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Une patronne condamnée pour avoir refusé d'embaucher une coiffeuse noire

Lundi, 17 Juillet, 2006
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La patronne d'un salon de coiffure de Loire-Atlantique a été condamnée lundi à Nantes à 3.000 euros d'amende, dont 1.500 avec sursis, pour discrimination à l'embauche envers une coiffeuse d'origine haïtienne, un nouveau succès du "testing" salué par SOS Racisme.


Une patronne condamnée pour avoir refusé d'embaucher une coiffeuse noire

   

Lundi 17 juillet 2006, 16h57
La patronne d'un salon de coiffure de Loire-Atlantique a été condamnée lundi à Nantes à 3.000 euros d'amende, dont 1.500 avec sursis, pour discrimination à l'embauche envers une coiffeuse d'origine haïtienne, un nouveau succès du "testing" salué par SOS Racisme.

A la recherche d'un emploi, Clairmise Valton, une Française d'origine haïtienne de 27 ans, s'était présentée en novembre 2005 à Châteaubriant (Loire-Atlantique) au salon de coiffure de Huguette Rivaud, 55 ans, qui lui avait alors assuré ne pas chercher d'employé.

Le lendemain, l'ANPE contacte la plaignante, titulaire d'un CAP de coiffure, lui signalant une offre d'emploi dans ce même salon pour la période des fêtes en remplacement d'un congé maladie.

Clairmise Valton appelle alors la patronne et signale qu'elle est passée la veille au salon. Mme Rivaud lui répète qu'elle "ne cherche personne".

Recourant à la méthode du "testing" ou "test de discrimination", la jeune femme fait intervenir une amie qui appelle à son tour, se fait passer pour une coiffeuse ayant le même curriculum vitae qu'elle. Mme Rivaud lui propose de venir déposer son CV.

"Je cherche une employée de couleur blanche parce que cela correspond mieux au type de ma clientèle", avait affirmé Mme Rivaud aux enquêteurs, le 14 février. "Je me sens mieux avec des gens de ma couleur", avait-elle précisé.

Lors de l'audience du 21 juin, son avocat, Me Stéphane Fouéré, avait assuré que sa cliente n'était "pas une personne raciste" mais que, "à CV égal, elle portera plus facilement son choix vers une personne du cru" pour une question de "lien social" et de "contexte rural".

Huguette Rivaud a été également condamnée à verser 1.500 euros pour préjudice moral envers la plaignante, partie civile, ainsi que 500 euros de dommages et intérêts pour chacune des deux autres parties civiles, SOS racisme national et sa branche de Loire-Atlantique.

Le ministère public avait requis 3.000 euros d'amende, dont 1.000 avec sursis, et un stage de citoyenneté.

Clairmise Valton "est très satisfaite qu'il y ait une déclaration de culpabilité", a déclaré son avocate, Me Marie-Emmanuelle Beloncle.

Ce jugement est "un encouragement pour multiplier les opérations de testing à l'embauche", a estimé le vice-président de SOS Racisme, Samuel Thomas, qui avait salué lors de l'audience le "comportement exemplaire dans tous les service de l'Etat" dans ce dossier traité en six mois.

La pratique du "testing", lancé par SOS Racisme en 1998, a déjà entraîné plusieurs condamnations pour discrimination à l'embauche.

"Je ne pense pas que l'on puisse faire reposer sur ma cliente les problèmes d'embauche et d'emploi des personnes d'origine étrangère", a affirmé pour sa part Me Fouéré, dont la cliente pourrait faire appel.

 




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