Ils ont avancé des arguments d'ordre technique: "coût, modalités pratiques, nécessité d'anonymiser également la lettre de motivation". Liberté de choix Mais aussi des "arguments de fonds". Ainsi, "le CV anonyme ne permettrait pas de valoriser les différences", il "irait à l'encontre de la liberté de choix des entreprises et des candidats", "risquerait de conduire à des démarches de contournement avec l'utilisation accrue d'internet comme mode de recrutement". Le sujet a fait l'objet d'"échanges parfois vifs", selon le document final, qui rapporte "des divergences plus fortes" que sur d'autres questions. Conclusions contestées D'ailleurs, la Maison des Potes, association antiraciste à l'origine de la saisine du Conseil d'Etat, a "contesté" les conclusions du rapport. "A part le Medef, la CGPME et les représentants du CAC 40, il y avait un consensus de toutes les organisations de défense des salariés pour demander le décret", a assuré son délégué général Samuel Thomas. 1 Au-delà du CV anonyme, le groupe de travail fait plusieurs propositions pour lutter contre les discriminations. La principale est l'instauration d'un "recours collectif" permettant à des associations ou organisations syndicales de demander réparation au nom des victimes de discriminations à l'embauche ou dans l'emploi. Recours collectif Cette action de groupe ne serait possible qu'en deuxième recours, en cas d'échec du dialogue social. Mais si "la très grande majorité des membres du groupe de dialogue" a souligné "la nécessité d'une nouvelle voie de recours collectif", cette option a été "vivement contestée par certains", notamment au sein du patronat. Le rapport propose également la création d'un "référent égalité des chances" dans les entreprises de plus de 300 salariés. Il serait chargé d'"accompagner les candidats ou les salariés se sentant discriminés" et de conseiller "les organisations syndicales et les managers". Opposition du Medef Ce groupe, présidé par Jean-Christophe Sciberras, est composé d'organisations syndicales et patronales, d'associations anti-discriminations, de professionnels, d'institutionnels et d'organismes de recherche. Mais les trois principales organisations patronales - Medef , CGPME et UPA - s'en sont d'ores et déjà désolidarisées. Elles "ne peuvent soutenir les orientations de ce rapport", écrivent-elles dans un texte annexé au document, dénonçant une "approche très "à charge" pour l'entreprise" et jugeant "contraignantes, voire très contraignantes", huit de ses dix-sept propositi
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Lundi, 18 Mai, 2015
Dans ce rapport qui sera remis mardi au gouvernement, un groupe de travail critique l'efficacité du CV anonyme.
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