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« Deux tiers des plaintes sont classées »

Dimanche, 23 Janvier, 2005
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Samuel Thomas: "Cela fait maintenant cinq ans que nous avons lancé ces opérations dans les discothèques et nous observons une évolution positive."

Au début, lorsque nous organisions des testings synchronisés dans plusieurs villes en même temps, nous avions jusqu'à 75 % de comportements discriminatoires à l'entrée au niveau national. Les données les plus récentes nous montrent que nous sommes aujourd'hui descendus à 43 %. Ce n'est évidemment pas encore satisfaisant, mais c'est tout de même une baisse significative.

« Deux tiers des plaintes sont classées »

 

Pensez-vous avoir fait reculer les discriminations avec la méthode du testing ? Samuel Thomas. Oui. Cela fait maintenant cinq ans que nous avons lancé ces opérations dans les discothèques et nous observons une évolution positive.

Au début, lorsque nous organisions des testings synchronisés dans plusieurs villes en même temps, nous avions jusqu'à 75 % de comportements discriminatoires à l'entrée au niveau national. Les données les plus récentes nous montrent que nous sommes aujourd'hui descendus à 43 %. Ce n'est évidemment pas encore satisfaisant, mais c'est tout de même une baisse significative.
« Certains videurs ne veulent plus travailler de cette manière » Cette évolution se fait sous la contrainte et parce qu'un certain nombre d'établissements ont été condamnés... Bien sûr, mais c'est un passage obligé. On s'est très vite rendu compte que la prévention et l'éducation ne pouvaient fonctionner que s'il y avait la menace de sanctions judiciaires à côté. Au tout début, nous nous sommes heurtés à une opposition frontale du milieu de la nuit qui engageait des avocats très virulents, proche de l'extrême droite pour certains, pour défendre leur point de vue. Cette attitude change et nous savons que certains videurs qui exerçaient cette discrimination sous la contrainte font maintenant savoir à leur direction qu'ils ne veulent plus travailler de cette manière. Cette semaine à Lyon, onze videurs jugés pour discrimination ont été relaxés. N'est-ce pas un échec pour vous ? Nous avons fait appel de cette décision. Mais il est vrai que nous avons encore souvent du mal avec l'institution judiciaire. Il y a une véritable réticence dans ce domaine d'une grande partie de la magistrature. Il faut tout de même savoir que le testing a été validé par une décision de la cour de cassation en septembre 2000 qui reconnaît cette méthode. Tous les procureurs ne semblent pas encore au courant... Comment cela se manifeste-t-il ? C'est assez simple. Après une opération de testing à laquelle nous décidons de donner des suites judiciaires, environ deux tiers des plaintes que nous déposons dans les tribunaux n'aboutissent pas ou sont directement classées sans suite. Ce sont pourtant des plaintes identiques qui donnent lieu à des condamnations dans d'autres juridictions. Dans certains cas, nous sommes donc face à une volonté manifeste de ne pas poursuivre les auteurs de discriminations.

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