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« Pour le logement, ça s’aggrave aussi » Entretien avec Samuel Thomas, vice-président de SOS-Racisme.

Samedi, 26 Novembre, 2005
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Samuel Thomas est vice-président de l’association SOS-Racisme et l’auteur, en 2002, d’un rapport sur les discriminations dans l’accès au logement privé.

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« Pour le logement, ça s’aggrave aussi »

Entretien avec Samuel Thomas, vice-président de SOS-Racisme.

Samuel Thomas est vice-président de l’association SOS-Racisme et l’auteur, en 2002, d’un rapport sur les discriminations dans l’accès au logement privé.

Avez-vous le sentiment qu’il reste aujourd’hui difficile de prouver les cas de discrimination en matière de logement ?

Samuel Thomas. Oui, les tribunaux se montrent incapables de sanctionner les actes de discriminations d’un élu. Aujourd’hui, la justice vient de relaxer Pierre Bernard, ex-maire de Montfermeil, bien que nous ayons montré qu’il avait fait pression sur la vendeuse d’un logement pour qu’elle ne le cède pas à une famille étrangère. Tout était là pour affirmer la responsabilité de cet homme déjà condamné pour diffamation raciale en 2002. Mais la justice a préféré sanctionner plus lourdement la vieille dame contre l’avis même du procureur de la République. Nous allons faire appel. Nous sommes déçus que la justice se soit dégonflée devant un élu, d’autant que ce n’est pas la première fois. Plus globalement, je constate que la discrimination en matière de logement s’aggrave, surtout pour le logement public. Pour le logement privé, nous avons maintenant des outils, comme notre mode de testing par enregistrement téléphonique, qui nous permet de faire condamner des agences immobilières ou des propriétaires qui refusent de louer à des personnes étrangères ou d’origine étrangère. Récemment la gérante d’une agence toulousaine a été condamnée à six mois de prison avec sursis car elle inscrivait la mention PE (pas d’étranger - NDLR) sur certaines locations.

En quoi est-ce plus difficile pour les logements publics ?

Samuel Thomas. Paradoxalement, il est extrêmement difficile de faire condamner qui que ce soit, même lorsque l’on prouve qu’il existe un système de discrimination reposant sur des ordres écrits de dirigeants, ou sur des logiciels informatiques. À Paris, par exemple, nous avons la preuve qu’une société a fait une directive qui dit à ses organismes HLM que tel immeuble peut recevoir tel type de population et pas tel autre. Évidemment, il s’agit de refuser des personnes d’origine étrangère et même des ressortissants de DOM-TOM. Quand on demande au juge, à qui on donne ces preuves, pourquoi cela n’aboutit pas, il nous répond qu’il n’y a pas de victime identifiée, ni d’auteur, et donc, que la justice ne peut rien faire.

Entretien réalisé par Cyrille Poy

 

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