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SOS-Racisme porte plainte contre des agences immobilières Logement : halte aux discriminations

Jeudi, 5 Juin, 2003
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SOS-Racisme s'attaque aux discriminations raciales dans le secteur du logement privé. Après avoir mené des opérations de « testing » dans toute la France, l'association a déposé plainte contre une trentaine d'agences immobilières et de propriétaires privés.

 jeudi 5 juin 2003

 

 

 

Journal Ouest-France du jeudi 5 juin 2003
Edition : Toutes editions - Rubriques : Informations Générales

 

 

SOS-Racisme porte plainte contre des agences immobilières

Logement : halte aux discriminations

SOS-Racisme s'attaque aux discriminations raciales dans le secteur du logement privé. Après avoir mené des opérations de « testing » dans toute la France, l'association a déposé plainte contre une trentaine d'agences immobilières et de propriétaires privés.

 

« Quand les gens se voient refuser un logement privé, ils parlent de fatalité », explique Samuel Thomas, vice-président de SOS-Racisme. L'association vient de déposer plainte contre une trentaine d'agences immobilières et de propriétaires privés qui, selon elle, pratiquent la discrimination raciale. La moitié de ces plaintes, déposées ces derniers mois, s'appuient sur des testings. La méthode a déjà fait ses preuves à l'entrée des boîtes de nuit ou lors de discriminations à l'embauche.

Alertée par le témoignage d'une ancienne salariée d'une agence immobilière de Lyon, SOS-Racisme a organisé des testings dans dix autres agences de l'enseigne. La salariée indiquait que des codes et annotations apparaissaient sur les listes de propositions offertes aux demandeurs de logements. De son côté, la responsable commerciale de l'agence affirme que « le seul critère de sélection est la solvabilité du client ».

Rennes, Caen et Saint-Nazaire

SOS-Racisme a envoyé deux demandeurs de logement, au profil identique, et d'origine différente. Dans toutes les agences, indique l'association, le demandeur d'origine « extra-européenne » a obtenu moins de propositions que l'autre. Parmi les annotations recensées : « PE » (Pas d'étranger) ou des codes attribués en fonction d'une appartenance ethniques. Ainsi cataloguées, « les personnes de couleurs ou d'origine étrangère », ne peuvent « avoir accès à toutes les offres auxquelles elles ont droit », souligne Samuel Thomas. L'association fait aussi état de « prétextes fallacieux » et de « méthodes pour dissuader l'intéressé de couleur », comme des conditions financières inégales.

SOS-Racisme a porté plainte notamment contre trois agences situées dans le Grand Ouest : à Rennes, Caen et Saint-Nazaire. D'autres plaintes ont été déposées, par exemple contre un cabinet immobilier de Clermont-Ferrand, dont une salariée dit avoir reçu l'ordre d'écarter les personnes « noires » ou « voilées ».

Refuser la location d'un logement en raison de l'origine, du patronyme ou de l'apparence physique est un délit. Mais quels sont les effets réels de ces plaintes ? Pour l'association, les poursuites pénales lancées dans le secteur HLM « ont toutes été classées parce que les procureurs n'osent pas s'attaquer aux élus locaux qui dirigent les offices HLM ».

En revanche, « les plaintes déjà déposées dans le privé ont abouti ». Et, s'il regrette des condamnations encore trop légères, Samuel Thomas espère « aboutir à une prise de conscience des propriétaires et à un changement de pratique. »

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