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Le camping raciste condamné

Vendredi, 25 Janvier, 2002
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Avis à tous les jeunes des cités: un gérant de camping a été condamné hier à 1525 euros d'amende pour «discrimination raciale» et «diffamation» par le tribunal correctionnel de Saintes (Charente-Maritime). «Quand SOS- Racisme annoncera aux jeunes refoulés des campings qu'un directeur a été condamné, ils verront que la justice française ne s'en prend pas qu'aux voleurs de mobylettes», avait requis le procureur lors de l'audience, le 20 décembre.

Société

Le camping raciste condamné
Amende pour le gérant qui refusait plus de 50 % d'enfants de couleur.

Par Blandine GROSJEAN

Le vendredi 25 janvier 2002



 

 

 

 

Avis à tous les jeunes des cités: un gérant de camping a été condamné hier à 1525 euros d'amende pour «discrimination raciale» et «diffamation» par le tribunal correctionnel de Saintes (Charente-Maritime). «Quand SOS- Racisme annoncera aux jeunes refoulés des campings qu'un directeur a été condamné, ils verront que la justice française ne s'en prend pas qu'aux voleurs de mobylettes», avait requis le procureur lors de l'audience, le 20 décembre.

En mars 2000, Jean-Claude Collin, gérant du camping Les Chênes à Medis, avait adressé un courrier «type» au responsable d'un foyer d'adolescents: «Pour arriver à maintenir une bonne ambiance, nous sommes obligés de vous demander de respecter certaines règles, à savoir: pas de groupe composé de plus de 50 % d'enfants de couleur.» Il s'est excusé à l'audience: «J'aurais dû dire "mixité", je pensais que s'il y avait différentes ethnies, ils feraient moins de clans et je n'aurais pas des bagarres rangées comme j'ai eu auparavant.» Son avocat avait fustigé par avance le tribunal assez frileux pour rendre une décision «qui contente le cercle des vertueux»: «SOS-Racisme tient son pécheur, son raciste. Il n'arrive pas à en coincer souvent, alors il vous demande de condamner celui-là.»

Le procureur en convenait: «Monsieur Collin a posé par écrit ce que de nombreux autres exploitants pratiquent.» Le vice-président de SOS-Racisme, Samuel Thomas, également: «On peut s'inquiéter de voir que ces campings qui refusent à 100 % n'aient jamais été poursuivis. Mais à chaque fois, les faits ne sont pas caractérisés.» Le tribunal aurait pu lui reconnaître la circonstance atténuante d'un «racisme à 50 %» selon l'expression de l'avocat de SOS, s'il n'en avait rajouté une couche, en août 2000, au micro de France-Bleu La Rochelle: «Les mairies qui envoient des groupes, ils m'envoient 50 jeunes, il y a 100 % de Beurs. Comme ça vient des banlieues, il est de notoriété publique que 90 % de la délinquance des banlieues ce sont des Beurs, alors si on amène 50 jeunes qui sont à 90 % de chance délinquants, ça va créer des tas de problèmes sur mon camping.» Outre l'amende, le gérant devra verser un euro à l'association SOS-Racisme, partie civile, afficher le jugement à l'entrée du camping, du 1er juillet au 31 août 2002, et le publier dans le quotidien Sud-Ouest.

 

 

 

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