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Sélection ethnique au Cap d'Agde ?

Jeudi, 7 Août, 2003
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Le "testing" que vient d'effectuer SOS Racisme au Cap d'Agde, qui a abouti au dépôt de plusieurs plaintes, mardi, pour discrimination raciale à l'encontre de plusieurs hôtels et d'une agence de location de vacances, n'a pas été fait au hasard. Les établissements piégés, qui affichaient complet pour un membre de l'association se faisant appeler Amar avant de d'assurer, peu après, qu'ils avaient encore des disponibilités, aux mêmes dates, pour un autre membre de l'association se faisant appeler Jean-Philippe, avaient été choisis parce qu'ils figurent dans une liste réputée avoir été récupérée au sein même de l'office de tourisme du Cap d'Agde.

Sélection ethnique au Cap d'Agde ?

 

Le "testing" que vient d'effectuer SOS Racisme au Cap d'Agde, qui a abouti au dépôt de plusieurs plaintes, mardi, pour discrimination raciale à l'encontre de plusieurs hôtels et d'une agence de location de vacances, n'a pas été fait au hasard. Les établissements piégés, qui affichaient complet pour un membre de l'association se faisant appeler Amar avant de d'assurer, peu après, qu'ils avaient encore des disponibilités, aux mêmes dates, pour un autre membre de l'association se faisant appeler Jean-Philippe, avaient été choisis parce qu'ils figurent dans une liste réputée avoir été récupérée au sein même de l'office de tourisme du Cap d'Agde. Cette liste, constituée de documents et de tableaux dont l'association a adressé copie au procureur de la République de Béziers, classe les hôtels et les agences selon qu'ils acceptent ou pas les touristes au « nom de famille à consonance maghrébine ». Les mentions "oui" ou "non" sont portées sur une des colonnes du tableau, au même titre que les mentions d'usage décrivant les logements : sèche linge, accès handicapés, forfaits week-end, location à la semaine, etc. Selon SOS Racisme, le personnel de l'office de tourisme chargé de réceptionner les appels téléphoniques des vacanciers ou de les accueillir au comptoir ont pour consigne de ne pas renvoyer les personnes dont le nom de famille est à consonance maghrébine aux établissements ayant fait savoir qu'elles y seraient indésirables.Si l'existence de ce document est authentifiée, ce dont ne doute guère SOS Racisme, ce serait une première en France car la discrimination ne serait plus du simple fait d'un établissement privé : elle serait répercutée, organisée et banalisée à l'échelon d'une structure parapublique, en l'occurrence l'office de tourisme de la première destination touristique du Languedoc-Roussillon.Dans cette affaire, explique Samuel Thomas, vice-président national de SOS Racisme, « la justice fera le distinguo entre les donneurs d'ordre et les exécutants. On est dans un système de discrimination et il faut que les gens sachent qu'ils sont passibles de poursuites devant les tribunaux s'ils ne dénoncent pas les pratiques illégales qu'on leur impose, car ils s'en rendraient complices. Pour l'instant, on ne sait pas qui est le donneur d'ordre. Le propriétaire, qui demande à l'agence de ne pas louer à tel ou tel type de personne, l'agence, qui demande à l'office de tourisme de ne pas lui adresser tel ou tel type de vacancier, la municipalité, les commerçants ? La difficulté va consister à remonter à la source de la discrimination et à établir la chaîne des responsabilités ».Pour SOS Racisme, l'action qui vient d'être engagée n'est pas dirigée contre le Cap d'Agde ou contre son maire et il est certain, en ce qui concerne le résultat des "testings" opérés dans la station, qu'ils auraient été les mêmes dans de nombreux autres lieux de vacances. « Si nous rendons publics ces délits de discrimination, c'est parce qu'ils se déroulent en ce moment même, au cœur de la saison touristique, et parce que nous avons l'espoir que les faits dénoncés au Cap d'Agde vont faire réfléchir l'ensemble des professionnels du tourisme de la côte. Il faut savoir que le gouvernement actuel a renforcé les peines encourues pour des faits de discrimination, qui passent de deux à trois ans d'emprisonnement et de 200 à 300 000 F d'amende ». Philippe BERJAUDFaire réfléchir les acteurs du tourisme

Photographe :

Philippe BERJAUD

 

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