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Discrimination raciale au Mans : 10.000 F d'amende pour un patron de bar.

Vendredi, 14 Janvier, 2000
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LE MANS, 14 jan (AFP). Le tribunal correctionnel du Mans a condamné vendredi le patron d'un bar de la ville à 10.000 francs d'amende, pour discrimination raciale à l'entrée de son établissement.

ãAFP Général - Mercredi 14 Janvier 2000 - 15:03 GMT

 

Justice-discrimination

 

   Discrimination raciale au Mans : 10.000 F d'amende pour un patron de bar.

 

LE MANS, 14 jan (AFP). Le tribunal correctionnel du Mans a condamné vendredi le patron d'un bar de la ville à 10.000 francs d'amende, pour discrimination raciale à l'entrée de son établissement.

   Un amende de 12.000 francs avait été requise lors du procès, le 10 décembre, contre Loïc Macé, 33 ans, qui risquait jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 200.000 francs d'amende.

   Le portier, Abdallah Ben Salam, 30 ans, poursuivi pour les mêmes faits et jugé par défaut, a été condamné à 5.000 francs d'amende.

   En mai 1997, Mamadi Sangaré, un étudiant sénégalais de l'université du Mans  alors âgé de 22 ans, avait porté plainte après avoir été refoulé du "Portland",  un bar à la mode du centre-ville. Le portier lui avait expliqué que "le quota de noirs" était atteint.

   Douze autres jeunes Manceaux d'origine méditerranéenne et africaine, à qui  le portier avait également refusé l'entrée de ce bar, avaient eux aussi porté  plainte. Ils recevront chacun 3.500 francs de dommages et intérêts.

   Loïc Macé a en outre été condamné à verser 2.000 francs de dommages et intérêts à SOS Racisme, au MRAP et à la Ligue des droits de l'homme, également  parties civiles.

   "C'est un jugement satisfaisant", a indiqué à l'AFP Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme. "Cela montre que les méthodes de testing payent  plus que de mettre son poing sur la gueule de quelqu'un, même si cela prend plus de deux ans".

   "Mais les auteurs de discrimination n'ont été condamnés qu'à des peines symboliques. Elles n'ont pas la même valeur qu'une fermeture administrative de  l'établissment, qu'une peine de prison avec sursis ou la privation des droits  civiques", a-t-il nuancé.

   "Ce sera peut-être la prochaine étape, car nous allons encourager les jeunes à développer le testing, et les actions judiciaires, dans toute la France", a indiqué le dirigeant de l'association antiraciste.

   Le testing est utilisé par SOS Racisme depuis 1998. L'association fait constater, par huissier ou par une patrouille de police, qu'un couple de couleur est refoulé à l'entrée d'un établissement, alors qu'un couple blanc entre sans problème quelques minutes plus tard.

   cyj/tq/at

 

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