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Discriminations dans l'accès au logement : plusieurs testings accablants à un mois de la présidentielle

Lundi, 21 Mars, 2022
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A quatre semaines du scrutin, plusieurs associations publient les résultats de nouvelles enquêtes. Elle alertent au passage sur la libération des paroles racistes et l'absence de ces thématiques dans la campagne. Des enregistrements ont été réalisés et des plaintes déposées.

Agents immobiliers complices ou directement responsables de pratiques discriminatoires, offres d'emplois illégales... En ce 21 mars 2022, journée internationale pour l'élimination des discriminations raciales, plusieurs associations rendent publics les résultats d'opérations de testing menées ces derniers mois, et veulent interpeller les candidats à la présidentielle. 

Trois ans après une première enquête de ce type, les militants de SOS Racisme ont recontacté, fin février, de nombreuses agences immobilières par téléphone en se faisant passer pour des propriétaires désirant louer leur bien à des locataires "de profils européens". Le résultat est tristement ahurissant.  Sur les 136 agences testées, 48% des professionnels acceptent de discriminer à la demande de leur client. Soit à peine moins qu'en 2019, où ils étaient 51%. Cette année-là, des formations à la non-discrimination avaient pourtant été lancées à la demande du gouvernement, à destination de ce secteur d'activité. 

Parmi les agences les plus défaillantes, on retrouve Century 21, Square Habitat, l'Adresse, ou des agences du réseau Fnaim. Pour la responsable du pôle juridique de SOS Racisme Marie Mescam, ces résultats sont désolants : "C'est absolument affligeant, car on est sur la même méthode d'évaluation, le même scénario et les même enseignes !"

Autre opération menée cette fois par la Fédération des maisons des potes : des agents immobiliers sont contactés au sujet d'un même logement par deux candidats fictifs Samuel et Ibrahima, qui présentent tous les deux le même dossier. Résultat : il arrive encore trop souvent que Samuel obtienne une visite et Ibrahima non. Dix plaintes seront déposées cette semaine. 

Préjugés persistants et parole raciste libérée

L'association annonce être également sur le point de déposer 100 plaintes pour discrimination dans l'accès à l'emploi. Il s'agit cette fois d'offres d'emploi "illégales car mentionnant un critère de nationalité française, au prétexte que l'activité pourrait avoir un caractère sensible, par exemple : laveur de carreau intervenant dans une entreprise du secteur de l'aéronautique", explique Samuel Thomas, le président de la FNDMP. "Or, si le législateur mentionne bien que des candidats peuvent être écartés s'agissant de tâches en lien avec des activités classées secret-défense, il ne fait absolument aucun lien avec le critère de nationalité ! Des enquêtes peuvent être effectuées sur les profils des individus, mais interdire les candidatures autres que françaises est profondément révélateur de préjugés", poursuit-il. 

Les représentants associatifs déplorent l'inexistence de messages forts dans la campagne présidentielle sur l'égalité. Pour Dominique Sopo, le président de SOS Racisme "ces thématiques sont largement absentes dans la campagne et quand elles sont abordées, c'est sous l'angle de la légitimité à être raciste, porté par un camp d'extrême droite, extrêmement virulent."

"A partir du moment où il n'y a pas, au plus haut niveau de l'Etat, un discours constant, sans équivoque, pour s'opposer au scandale des discriminations, les mauvaises pratiques perdure", ajoute-t-il_. "On a vu les choses bouger dans pas mal de pays, après la mort de George Floyd, mais la France est restée plutôt à la traîne de cette dynamique. Ce n'est pas étonnant si, dans un climat où la parole raciste est présente, les discriminations fassent de la résistance"_. 

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