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Une gérante immobilière accusée de discrimination

Mercredi, 3 Août, 2005
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Une gérante d'agence immobilière a été condamnée à huit mois de prison avec sursis et 8.000 euros d'amende pour discrimination raciale, en accord avec les propriétaires.

Une gérante immobilière
accusée de discrimination


NOUVELOBS.COM | 03.08.05 | 13:01

L a gérante d'une agence immobilière, accusée d'avoir pratiqué une discrimination réclamée par des propriétaires ne voulant pas louer à des étrangers ou supposés tels, a été condamnée mercredi 3 août par le tribunal correctionnel de Toulouse à huit mois de prison avec sursis et 8.000 euros d'amende, a-t-on appris auprès de SOS Racisme.

Le ministère public avait également requis la fermeture administrative durant quelques mois de l'agence Sud Location et l'interdiction de droits civiques pour la gérante, Réjane Massaré. Mais le tribunal ne l'a pas suivi.
Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, a déploré ce fait, soulignant que son association "n'est qu'à moitié satisfaite par la décision rendue ce matin, car malgré l'avis favorable du procureur de la République pour demander la fermeture judiciaire de l'entreprise délinquante, la justice n'a pas voulu le suivre. Ce qui aurait pourtant représenté un geste fort pour ces entreprises qui pratiquent ce genre de dérive", a-t-il dit.

Mention PE : 'Pas d'étranger'

 

Au cours du procès, Réjane Massaré n'avait exprimé aucun regret par rapport au système de discrimination raciale mis en place depuis 2000 à la demande des propriétaires. Elle mentionnait "PE" (pas d'étrangers) sur les fiches de ceux qui ne souhaitaient pas louer leur appartement à des personnes issues notamment du Maghreb et d'Afrique noire.
C'est une ancienne salariée de Sud Location qui avait prévenu SOS Racisme. Au printemps 2003, une plainte avait alors été déposée par l'association antiraciste. Réjane Massaré avait reconnu les faits et avait même donné la liste détaillée des250 propriétaires donneurs d'ordre de discrimination avec leur identité, adresse et téléphone.
SOS Racisme regrette toutefois qu'en dehors de la gérante, aucune poursuite n'ait été engagée contre chacun de ceux ayant demandé à l'agence d'opérer une discrimination. Mais la police ayant refusé de les auditionner, le procureur a décidé de ne poursuivre et de ne faire juger que la gérante de Sud Location.
"Pour remédier à cet 'oubli', SOS Racisme va porter plainte avec constitution de partie civile pour entendre les 250 propriétaires donneurs d'ordres", a précisé mercredi Samuel Thomas. (AP)

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