Depuis 2000, le transporteur aérien collectait
des fichiers précisant l’origine ethnique de ses stewards et hôtesses. Ces
fiches concernaient un millier de salariés sur 16 000 et permettaient de
composer les équipages des vols dits « de prestige » (manifestations
exceptionnelles, transport de personnalités...).
« Notre
personnel est très divers, nous tenons à le montrer », se justifiait Air France
avançant qu’il s’agissait avant tout d’un outil d’équité permettant de créer
des équipages le plus représentatif possible de la compagnie. Ces fichiers ont
pour but de mettre en place le « vivier nécessaire » à la bonne marche de notre
activité commerciale poursuivait le PDG d’Air France. Pourtant, les employés
souhaitant participer à ces vols spéciaux étaient fichés ethniquement par un
cadre en charge du recrutement sans que leur consentement ne soit demandé.
Ainsi, celui-ci se devait de remplir, à sa seule discrétion, un formulaire
précisant la typologie raciale de l’individu en question : africain, antillais,
asiatique, eurasien, indien. Dès lors, ces pratiques ont entraîné une plainte
contre Air France, la compagnie ne pouvant pas impunément réaliser ce qui
s’apparente à un véritable « tri ethnique » afin de satisfaire les demandes
commerciales de certains de ses clients.
Le 15 mai 2008, SOS Racisme a déposé une
plainte pour fichage ethnique et discrimination contre la société Air France.
Suite au classement sans suite du Parquet, l’association saisit le magistrat
instructeur le 16 mars 2011.
Après un an d’instruction inexistante, la
Maison des Potes – Maison de l’Egalité s’est constituée partie civile dans ce
dossier afin de relancer la procédure. Cinq ans après la première plainte,
force est de constater que le juge d’instruction reste sourd à nos demandes. La
pression associative n’a pas dit son dernier mot.
Romain D
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