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Airbus : des plaintes pour discrimination à l’embauche

Jeudi, 7 Avril, 2022
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Une procédure judiciaire vise l’avionneur avec trois autres entreprises toulousaines pour des offres d’emploi qui exigent la nationalité française.

Alors que certains candidats à l’élection présidentielle mettent l’idée, pourtant anticonstitutionnelle, de « la préférence nationale » au cœur de leur politique de l’emploi, certaines offres de recrutement publiées sur internet font déjà le tri des candidatures sur le critère de nationalité. C’est le cas pour quatre sociétés toulousaines, épinglées par l’association parisienne « La maison des potes-Maison de l’Egalité », qui vient de saisir le parquet de Toulouse pour que la justice se prononce. « Dans tous les cas, il s’agit de discrimination à l’embauche puisque les annonces que nous avons relevées stipulent que le candidat doit avoir "la nationalité française" », explique Samuel Thomas, le président de l’association.

Sont visées par la procédure la Soterem, une entreprise de fabrication d’instruments scientifiques et techniques, basée à Castanet-Tolosan, CS Group Solutions, société toulousaine de conseil et de gestion, la société balmanaise Celad, spécialisée dans les systèmes informatiques et les logiciels, et surtout le géant de l’aéronautique Airbus. « Nous avons recensé 26 annonces discriminatoires sur le site de l’avionneur, poursuit Samuel Thomas. Comme toujours, le motif invoqué est que les postes en question sont soumis au secret-défense. Mais on ne peut pas exclure systématiquement un candidat sous prétexte qu’il est étranger. C’est contraire au droit du travail. On ne doit exclure aucun étranger par principe. »

Secret-défense…

Pour lui, tous les salariés habilités secret-défense ne sont pas toujours en contact avec des documents sensibles dans le cadre de leur mission et Airbus « abuse » de ce critère dans sa politique de recrutement. « On constate qu’il est demandé la nationalité française pour des postes de comptables, ingénieurs ou architectes, qui n’ont pourtant pas, a priori, à traiter des secrets d’Etat », souligne Samuel Thomas.

Mais chez Airbus on se défend de toute ségrégation. « Nos recrutements se font uniquement sur la base des qualifications et des capacités des candidats, offrant ainsi une égalité des chances pour tous, explique le service des ressources humaines, que nous avons contacté. La diversité fait partie intégrante de l’ADN de la société, où plus de 140 nationalités sont représentées dans les effectifs. Certains postes liés à nos activités de défense nécessitent cependant une habilitation qui implique de détenir la nationalité française. Conformément à l’Instruction générale interministérielle 1300, datant de 2001 dans son article 65. Cette habilitation est réservée aux personnes pouvant accéder à des informations ou supports protégés dont la divulgation serait de nature à nuire à la défense nationale. Par ailleurs, certaines activités du groupe Airbus peuvent être soumises à des mesures restrictives nationales ou internationales pour lesquelles la nationalité des collaborateurs d’Airbus ou candidats doit être prise en compte. »

Au parquet de Toulouse, un magistrat a été chargé d’examiner les plaintes contre les quatre entreprises. À charge de relever ou non une entorse à la loi. « Je rappelle qu’Airbus a déjà été condamné par le passé par les prud’hommes avec un arrêt de la Cour de cassation pour discrimination", 

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