Les parties civiles avaient pointé du doigt la « violence » faite au jeune couple « en raison de son identité ». Quant au ministère public, il avait réclamé une peine de 1 500 euros ; une réquisition « frileuse », selon Me Arrue, bâtonnier de Lyon et conseil des victimes. Finalement, les juges ont été beaucoup plus loin que les réquisitions du parquet en condamnant l'élu à trois ans d'inéligibilité. Outre cette peine, Gérard Dezempte a été condamné à 1 500 euros d'amende et à verser globalement plus de 6 600 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral aux victimes, ainsi qu'aux deux associations. « Notre justice marque sa volonté de mettre un coup d'arrêt contre ce genre d'agissement. C'est un coup sérieux contre un élu qui a outrepassé ses droits », déclarait hier Moussa Ghezzal. Pour celui-ci, cette condamnation doit aussi encourager d'autres victimes à porter plainte. « L'inéligibilité est la sanction la mieux adaptée ; un élu de la République doit appliquer les lois de la République », tranchait pour sa part Me Arrue. Le vice-président de SOS Racisme, Samuel Thomas, faisait part aussi de sa satisfaction. Il mettait en avant « un message fort envoyé aux élus de la République qui n'ont pas à choisir la couleur de peau ou l'origine des personnes qui s'installent sur leurs communes ».Gérard Dezempte, quant à lui, n'était pas au tribunal hier. Absent de la région durant plusieurs jours, le maire de Charvieu-Chavagneux fera appel du jugement, indiquait hier son directeur de cabinet Thierry Kovacs. Après cette étape, il lui restera encore la possibilité de saisir la cour de cassation. Les juristes estiment qu'au total, une telle procédure, même si elle dure plusieurs années, devrait être achevée avant les prochaines municipales prévues en 2008. Au terme de ces épisodes judiciaires, on saura si Gérard Dezempte peut briguer de nouveaux mandats. En attendant, tant qu'aucune décision définitive n'est prononcée, M. Dezempte conserve ses mandats électifs. Le maire comptefaire appel du jugemen
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Mercredi, 30 Novembre, 2005
« un message fort envoyé aux élus de la République qui n'ont pas à choisir la couleur de peau ou l'origine des personnes qui s'installent sur leurs communes »
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