
Immigration : les Français partagés
Alors que Jean-Marie Le Pen durcissait le ton samedi à Marseille, notre sondage exclusif Ifop pour Acteurs publics et Metro, montre que la question de l’immigration continue
Sujet sensible depuis 1983-1984 et l’émergence du Front national, l’immigration suscite discussions et controverses au sein de la classe politique. L’effet est semblable au sein de la population.
Selon le sondage Ifop pour Acteurs publics et Metro, les Français
sont partagés. “L’impression qui en ressort est [qu’ils] sont plutôt hostiles à
l’immigration. Je suis globalement un peu surpris de ce résultat”, s’étonne
Thierry Mariani, député UMP du Vaucluse. Un peu moins de la moitié (49%) des
personnes interviewées manifestent leur adhésion à l’idée que “l’immigration
est une chance pour la France”.
Pas de “lepénisation” des esprits
“Le plus marquant n’est toutefois pas le résultat général du sondage, mais les
données qu’il livre pour chaque sous-catégorie de population“, répond de son
côté le démographe François Héran.
Si 89% des sondés qui se revendiquent Front national pensent que l’immigration n’est pas une chance, le chiffre est de 57% chez les sympathisants UMP. “Ce chiffre remet quelque peu en cause les hypothèses de “lepénisation des esprits”, estime-t-il.
Deux autres caractéristiques se distinguent. Plus les gens vivent au contact des immigrés, moins ils craignent l’immigration, c’est le cas de 70 % des habitants de l’agglomération parisienne, comme le souligne Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme.
En outre, les Français sont favorables à 53% aux critères de
métier et de diplôme en matière d’immigration. Un résultat que conteste Samuel
Thomas : “Les populations ouvrières et sans qualification sont les piliers de
secteurs économiques français tels que l’hôtellerie-restauration ou le
bâtiment”, remarque-t-il.
Légère avance de Royal
Dans la perspective de l’élection présidentielle, 32% des Français considèrent
que la candidate socialiste sera la plus capable d’améliorer la situation en
matière d’intégration des immigrés, contre 29% pour son adversaire Nicolas
Sarkozy. “Un résultat à considérer avec prudence”, selon François Héran,
puisqu’ils “reflètent d’abord le taux de sympathie des candidats auprès des
sondés”.
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