Aller au contenu principal

egal.fr

 banniére

Discrimination raciale: 6 mois avec sursis requis contre un agent immobilier

Mardi, 6 Mai, 2008
Logo

D'après SOS Racisme, le système était en place depuis 1995 dans toutes les agences Mil'Im en France. Le gérant amiénois était président du conseil de surveillance de Mil'Im SA qui a depuis disparu. Les testings menés en 2001 dans dix départements avaient tous démontré des pratiques discriminatoires, conduisant à des dépôts de plaintes localement. Les agences de Saint-Nazaire et Vienne ont déjà été condamnées.

- Six mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende ont été requis mardi devant le tribunal correctionnel d'Amiens contre le gérant d'une société immobilière qui se serait rendu coupable de discrimination raciale au logement entre 2000 et 2003. Une amende de 20.000 euros a également été demandée à l'encontre de sa société "Mil'Im" qui vendait des listes d'appartements à louer. Dans les agences d'Amiens et d'Abbeville (Somme), seule une partie des offres de biens disponibles était proposée aux gens de couleur, celles n'étant pas frappées d'un "code 3" qui signifiait "ni noir, ni arabe". L'enquête a permis d'établir que 304 fiches présentaient ce code selon la consigne donnée par les propriétaires de logements. Ce système discriminatoire avait été mis au jour après une opération de testing menée en 2001 par SOS Racisme à la suite d'une dénonciation du système par une ancienne salariée. Lors du testing, le client de couleur avait reçu moins d'offres que celui d'origine européenne. Devant le tribunal, le gérant a contesté sa responsabilité et pointé du doigt les employés de l'agence. D'après SOS Racisme, le système était en place depuis 1995 dans toutes les agences Mil'Im en France. Le gérant amiénois était président du conseil de surveillance de Mil'Im SA qui a depuis disparu. Les testings menés en 2001 dans dix départements avaient tous démontré des pratiques discriminatoires, conduisant à des dépôts de plaintes localement. Les agences de Saint-Nazaire et Vienne ont déjà été condamnées. A Amiens, SOS Racisme a demandé 100.000 euros de dommages et intérêts, et la victime, le testeur de couleur, 10.000 euros. Pour le vice-président de l'association, Samuel Thomas, "ce procès doit avoir une vertu pédagogique très importante", en direction notamment des agents immobiliers qui ne doivent "pas se rendre complices des demandes des proriétaires", a-t-il ajouté, en déplorant que ces derniers, "sous prétexte qu'ils étaient trop nombreux", n'aient pas été renvoyés devant le tribunal. Le jugement a été mis en délibéré au 20 mai.

Publier un nouveau commentaire

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.