
F rédéric Tieboyou est salarié à la RATP. Ce célibataire de 29 ans, Français d'origine ivoirienne, gagne 1 700 € par mois. Il y a peu, il visite un trois-pièces de 65 m2 , à Nanterre. L'appartement appartient à la Logirep, une société privée HLM. Il le réserve.Le 19 juillet, il apprend par téléphone que sa demande a été refusée. « A Nanterre, on a beaucoup de problèmes et on essaie de mixer un peu toutes les origines et tous les revenus », lui explique une conseillère Logirep dont Frédéric a enregistré les propos. Or, cette tour compte déjà « beaucoup de personnes d'origine africaine ». Selon un courrier de l'organisme, la décision s'appuie sur l'article 56 de la loi contre l'exclusion. « C'est une loi qui est sortie pour éviter de créer des ghettos. Si vous aviez été dans une tour où il y avait trop de Maghrébins, ben, on ne vous aurait pas accepté si vous aviez été Maghrébin », poursuit la conseillère. SOS Racisme, qui a porté plainte pour discrimination raciale, dénonce un amalgame. « La mixité sociale est différente de la mixité ethnique ! », s'insurge Samuel Thomas, vice-président. Et la loi, promulguée en 1998, porte seulement sur la mixité sociale dans l'attribution des logements HLM. Hier, la Logirep a « contesté avec la plus grande fermeté » la version de Frédéric Tieboyou.
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