
Il n’a jamais commenté publiquement la séquence, jamais reparlé ouvertement de son « plan » pour les quartiers populaires, présenté au président de la République Emmanuel Macron, en mai 2018, et balayé aussitôt par ce dernier. Quatre années se sont écoulées et Jean-Louis Borloo a pris la plume pour parler de la France, poser son diagnostic sur la situation du pays et appeler à une remobilisation nationale. Notamment en faveur des banlieues.
Dans « L’Alarme », un texte de 92 pages en forme de manifeste publié le 25 mars en ligne, il regrette le temps des « coalitions » et des « branle-bas de combat », et propose un pacte de « réconciliation nationale » avec les 10 millions « d’oubliés ». « Six millions d’habitants vivent dans 1 200 quartiers “Politique de la Ville” ou “prioritaires”, dans une forme de relégation, d’amnésie de la nation, réveillée de temps à autre par quelques faits divers, écrit-il. Au total, avec les départements et territoires d’outre-mer et les zones rurales en grand déclassement, ce sont près de dix millions de nos concitoyens qui ne sont plus réellement dans un schéma d’espérance. Attention, il y a danger. » Il plaide à nouveau pour « un plan massif, immédiat, avec une efficacité mesurable ».
Comment interpeller les candidats ?Si l’ancien ministre de la ville de Jacques Chirac appelle à « un nouveau souffle » et alerte sur ces « fragilités nationales », les candidats à l’élection présidentielle peinent à se saisir du sujet. Les quartiers populaires et leurs habitants sont jusqu’à présent les grands perdants de cette campagne. Ils sont au cœur des discours des candidats de droite, sans cesse stigmatisés, montrés du doigt. Ils sont en revanche absents des discours des prétendants de gauche, comme oubliés, négligés. Quant au président candidat Emmanuel Macron, il s’est rendu, lundi 28 mars, à Dijon, pour parler jeunesse, formation professionnelle et politique de la ville. Pour présenter son programme, le 17 mars, il avait choisi les Docks de Paris, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), mais il n’avait pourtant pas dit un mot sur les banlieues.
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