
« Sauf qu'entre les écrits et la réalité, il y a une énorme différence.
La lourdeur et la lenteur des procédures judiciaires découragent les victimes », décrypte Samuel Thomas. L'ancien de SOS Racisme, actuel porte-parole de la Fédération nationale des Maisons des potes, a mené plusieurs actions judiciaires en Essonne. Dont une qui n'a toujours pas fait l'objet d'une audience… sept ans après le dépôt de plainte. A Palaiseau, une salariée d'une agence immobilière concernée par cette procédure avait, en caméra cachée, fait avouer à son patron qu'il ne voulait « pas de Noirs, pas d'Arabes, pas de Japs ». La première instruction avait conduit à un non-lieu, rejeté en appel. « Il y aura donc bien un procès, mais quand? » s'agace Samuel Thomas, qui note que les « trucs et astuces » des agences pour ne pas se faire prendre la main dans le sac de la discrimination sont de plus en plus habiles. « S'ils écrivent PE sur une note , ne cherchez pas plus loin que pas d'étranger. Le code 3, c'est la même chose. Face à tout ça et à l'absence de réponse judiciaire, les victimes deviennent fatalistes. »
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