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SOS Racisme fait condamner le logeur

Vendredi, 6 Avril, 2001
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UNE PREMIERE en Ile-de-France. Hier, le propriétaire de la société immobilière SCI BTX, qui gère une cinquantaine d'appartements dans les environs de Rambouillet, a été condamné à une peine de 5 000 F (762,25 Ç) d'amende pour discrimination raciale. En février 2000, Daniel Tissandier, le patron de cette petite entreprise familiale d'Orcemont a refusé de louer un appartement à un jeune Tunisien, sous prétexte qu'il était Maghrébin.

Discrimination SOS Racisme fait condamner le logeur

UNE PREMIERE en Ile-de-France. Hier, le propriétaire de la société immobilière SCI BTX, qui gère une cinquantaine d'appartements dans les environs de Rambouillet, a été condamné à une peine de 5 000 F (762,25 Ç) d'amende pour discrimination raciale. En février 2000, Daniel Tissandier, le patron de cette petite entreprise familiale d'Orcemont a refusé de louer un appartement à un jeune Tunisien, sous prétexte qu'il était Maghrébin. Au jeune garçon qui s'offusquait de telles méthodes, il a expliqué qu'il avait précédemment rencontré des difficultés avec un locataire tunisien et ne souhaitait pas s'exposer à de nouveaux tracas. Dans un courrier du 14 février adressé à SOS Racisme - lequel avait tenté une conciliation -, l'homme confirmait ses dires (!) : « Nous avons actuellement un locataire tunisien qui ne paye pas son loyer depuis août 1988 et qui, pour la troisième fois, passe au tribunal de Rambouillet. Nous avons toujours ce locataire dans les lieux. Il y a toujours de bonnes raisons pour que l'expulsion soit repoussée. » Et de conclure, maladroitement : « Le jeune Maghrébin à qui j'ai expliqué cette histoire a bien compris ma position et mon ras-le-bol. Ce monsieur était sans doute de bonne foi et une personne honnête. Malheureusement, il a fait les frais de la malhonnêteté de son congénère ». Contrairement à ce que prétend Monsieur Tissandier, le jeune Tunisien n'a semble-t-il guère apprécié le geste puisqu'il a aussitôt alerté SOS Racisme qui a porté plainte en août 2000. Hier, Daniel Tisserand a tenté de convaincre les juges qu'« il n'était pas raciste » puisque « à l'époque où il dirigeait une entreprise en bâtiment, il « employait des étrangers » et qu'aujourd'hui encore, « plusieurs de ses logements étaient loués à des Noirs, des Maghrébins ». Une tactique de défense « caractéristique dans ce type d'affaire », a rétorqué l'avocat de SOS Racisme. Cette condamnation à une peine de 5 000 F constitue une victoire pour SOS Racisme. « Nous traitons chaque année 100 000 dossiers de discrimination au logement. Mais, faute de preuves, presque tous sont classés sans suite. Ce jugement est donc hautement symbolique », commentait hier soir Sébastien Thomas, le vice-président de SOS Racisme. En deux ans, trois propriétaires privés ont ainsi été condamnés pour discrimination raciale à Compiègne, Dijon et Versailles.

Nathalie Perrier

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