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Occupation de la mosquée: la "peur" face à l'idéologie

Samedi, 21 Octobre, 2017
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« C'est un commando opérationnel. Ils mettent en danger la cohésion nationale, Il faut les neutraliser. Les musulmans de France ne doivent pas avoir peur de ces gens-là. »

Poitiers. Un an de prison avec sursis a été requis à l'encontre des prévenus de Génération identitaire lors d'un procès transformé en tribune politique. Les six prévenus du mouvement d'extreme droite Génération identitaire (organisation en tant que personne morale) seront-ils reconnus coupables de « dégradations de biens »  et de « provocations à la discrimination raciale », dans l'affaire de l'occupation de la mosquée de Poitiers, le 20 octobre 2012? "Ils mettent en danger la cohésion nationale" Le jugement a été mis en délibéré au 7 décembre, à 14h. Le temps nécessaire aux juges de digérer une journée d'audience particulièrement dense où ils ne sont quasiment pas intervenus. Cinq ans jour pour jour après cette spectaculaire occupation médiatique du chantier de la mosquée en construction par 73 militants de Génération identitaire, le procès s'est transformé en tribune politique côté défense. « Vous avez poursuivi des lanceurs d'alerte, Monsieur le procureur, clame M Jérôme Triomphe, conseil d'un des prévenus. Il y a eu un but de répression idéologique, c'est indigne d'un État de droit. » C'est autour d'une discussion sur les « limites de la liberté d'expression » que les cinq avocats de la défense ont voulu emmener les magistrats. Dans un réquisitoire étayé, le procureur adjoint, Patrick Mairé, n'a pas voulu entrer dans l'agora idéologique où le fond de l'air islamophobe effraye: « Nous avons retenu ceux qui avaient un rôle décisionnel et organisationnel. Il y a bien eu des dégradations en réunion, sur les tapis de prière et sur le toit. Concernant la provocation à la haine raciale, l'infraction est matériellement et juridiquement constituée: c'est l'ensemble de la mise en scène qui visait exclusivement une communauté religieuse en appelant à "arrêter les Arabes", en référence à 732 Charles Martel, sur le chantier d'une mosquée en construction. Ils revendiquent tous cette action sur les réseaux sociaux mais ils ont pris un soin particulier à se défiler, ceux qui se présentent en héros. Ce n'est plus Génération identitaire mais "génération anonyme"! » Le ministère public a requis 12 mois de prison avec sursis, mise à l'épreuve pendant deux ans avec obligation d'indemniser les parties civiles, à l'encontre des cinq prévenus et 10.000€ d'amende à l'encontre du mouvement Génération identitaire. "On n'a pas le droit d'évoquer des faits historiques?" Systématiquement, les avocats des prévenus, comme M François Bellot des Minières, sont revenus sur le terrain idéologique: « Ils venaient réclamer un référendum sur la construction des mosquées et ils ont fait référence à 732. On n'a pas le droit d'évoquer des faits historiques? Il y a une place Charles Martel 1 à 200 mètres de la mosquée. Le maire de Poitiers devra-t-il, au nom de la bien pensance, débaptiser cette place? Et ceux qui boivent une bière 732 devront ils en répondre devant le tribunal? ». Les deux seuls prévenus présents, Damien Lefevre (l'un des porte-parole de Génération identitaire) et Arnaud Martin (président de Génération identitaire) rigolent. Pas Samuel Thomas, vice-président de la Maison des potes, Maison de l'égalité, qui vient de se porter partie civile: « C'est un commando opérationnel. Ils mettent en danger la cohésion nationale, Il faut les neutraliser. Les musulmans de France ne doivent pas avoir peur de ces gens-là. »

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