FICHIERS DU FOYER HLM
SOS
Racisme en cassation
L'appel déposé par SOS Racisme en réponse au non-lieu prononcé
dans l'affaire du fichier sélectif du Foyer de la Charente-Maritime a été
rejeté à Poitiers
Par
: THOMAS BROSSET
Samuel Thomas, le vice-président national de SOS
Racisme a fait de La Rochelle un cas d'école : « Dans ce type d'affaires de
discrimination, on a systématiquement classement sans suite pour faute de
preuves. Mais là, on a des preuves : les écrits de Jean-Paul Charbonneau. Ce
serait trop bête qu'on n'obtienne pas gain de cause pour une question de forme.
» Hier, en effet, l'appel déposé par SOS racisme a été rejeté par le
tribunal de Poitiers pour une pécadille orthographique, un singulier dans
l'expression « partie civile ». « Nous nous sommes immédiatement pourvus en
cassation. Mais ça nous fait perdre encore un an. » Rappelons les faits :
le 11 avril 98, « Sud Ouest » révèle aux Rochelais l'existence d'un fichier
départemental de « personnes fragilisées » pour l'obtention de logements à la
société de HLM du Foyer de la Charente-Maritime. Fichier dans lequel est prise
en compte l'origine de la personne (pays de naissance) et qui permettait de
trier les clients sur le volet...
Première conséquence du
scandale : Marc de Lacoste-Lareymondie, directeur de la société HLM et
Jean-Paul Charbonneau, son responsable clientèle étaient licenciés, le premier
dirigeant désormais une société équivalente à Toulon, ville tenue par le Front
national. S'en suivit une longue procédure au conseil des prud'hommes pour
déterminer l'opportunité du licenciement.
NULLITE DE PROCEDURE
Deuxième conséquence :
l'association SOS Racisme portait plainte devant le procureur et contre les
deux ex-dirigeants pour discrimination raciale. Mais le juge d'instruction
Karine Sabourin signait en octobre 2001 une ordonnance de non-lieu au motif que,
malgré l'existence d'un système de sélection discriminatoire, rien ne prouvait
que la discrimination ait été appliquée.
SOS Racisme faisait
immédiatement appel de cette décision. Et c'est la décision de la cour d'appel
qui a été rendue hier : « C'est une argutie juridique qui nous a été
opposée. Il se trouve que la plainte avec constitution de partie civile a
d'abord été déposée par le comité local de SOS Racisme et l'association
nationale. En cours de route, pour des raisons financières, le comité local a
préféré se retirer et nous laisser agir seuls. Notre avocat, Me Philippe
Callaud, a donc signifié qu'il se désistait pour le comité local mais
maintenait son appel au niveau national. Or dans le document de l'appel, il est
noté « partie civile » au singulier et non au pluriel. Le procureur a donc
requis la nulleté de procédure dans l'incertitude de la partie civile
concernée, celle qui s'était désistée ou l'autre... », explique Samuel
Thomas.
Une subtilité qui oblige SOS
Racisme à en référer à l'ultime juridiction. Quatre ans après, la justice n'a
toujours pas évoqué l'affaire sur le fond.
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