vendredi 22 septembre 2000
Journal Ouest-France du vendredi 22 septembre 2000
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SOS-Racisme porte l'affaire en justice pour discrimination raciale
HLM : une plainte contre la Cum
Plus d'une trentaine d'offices HLM sont concernés dans toute la France. A la fin des années 1980, ils avaient acquis le logiciel Habitat 400, mis au point par la société Anova, afin de moderniser l'ensemble de la gestion. Le système a marché des années avant que SOS-Racisme mette le doigt sur une anomalie dans l'Opac de Metz qui utilisait le fameux logiciel. " Des éléments de l'état-civil " L'association avait noté une case intitulée " Pays d'origine " à remplir par les demandeurs de logement. Après enquête, il s'est avéré que 32 offices en France employaient Habitat 400. Une plainte a été déposée dans chaque parquet concerné. Le Mans en fait partie. Le parquet manceau a donc reçu une lettre signée Samuel Thomas, vice-président de SOS-Racisme, lui demandant d'engager une procédure pour savoir s'il y a eu discrimination raciale. Jean-Georges Geneaux, directeur de Le Mans Habitat, demeure serein. Le responsable ne nie pas avoir utilisé le logiciel mais réfute toute accusation de discrimination en fonction de l'appartenance à une race ou une ethnie. " La Commission nationale information et liberté avait validé le logiciel, se défend Jean-Georges Geneaux, avec l'argument que la date, le lieu de naissance et la nationalité sont des éléments de l'état-civil. Cela pour éviter les demandes multiples. " Selon le directeur, " il n'y a jamais eu de discrimination raciale à l'office de la Cum qui gère le plus grand nombre de logements attribués à des étrangers dans la Sarthe. " Mamadi Sangaré, de SOS-Racisme Le Mans, ne partage pas tout à fait cet avis. Selon l'animateur, " les étrangers sont concentrés par quartier. C'est comme si on n'aimait pas mélanger les populations européennes avec les étrangers. Il suffit de regarder les boîtes aux lettres dans les halls des immeubles pour s'en apercevoir. " " Plus de transparence " Le jeune homme se pose des questions pour son propre cas. " J'ai demandé en avril dernier un appartement avenue Paul-Courboulay au Mans. Je l'attends toujours. Un ami, d'origine européenne, l'a obtenu en un mois. Là, je ne comprends pas. Je suis salarié et dispose de revenus réguliers. " Mamadi Sangaré se réjouit de la plainte déposée par l'association. " Cela permettra quand même de mettre plus de transparence dans l'attribution des logements. Beaucoup de jeunes ont parfois l'impression qu'il est plus facile de s'appeler Nicolas ou Christophe pour obtenir un logement. "
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