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Des militants de SOS Racisme du Jura poursuivis pour diffamation par un élu

Lundi, 18 Juillet, 2005
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Samuel Thomas: "C'est la première fois que des militants anti-racistes sont poursuivis pendant que ceux qui incitent à la discrimination ne sont pas renvoyés devant des tribunaux"

Quatre militants de SOS Racisme qui s'étaient mobilisés en 2004 contre des propos du maire MPF de Saint-Claude (Jura), Jean-Louis Millet, fustigeant notamment la communauté turque de sa ville, sont poursuivis pour diffamation, a-t-on appris lundi auprès de l'association.

Des militants de SOS Racisme du Jura poursuivis pour diffamation par un élu

AFP 18.07.05 | 17h54



Quatre militants de SOS Racisme qui s'étaient mobilisés en 2004 contre des propos du maire MPF de Saint-Claude (Jura), Jean-Louis Millet, fustigeant notamment la communauté turque de sa ville, sont poursuivis pour diffamation, a-t-on appris lundi auprès de l'association.

Leur procès est prévu le 28 septembre devant le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier, a indiqué à l'AFP Samuel Thomas, vice-président national de SOS Racisme.

Ces quatre militants, ainsi que quelque 500 habitants de Saint-Claude, avaient signé une pétition au printemps dernier pour dénoncer les "propos racistes" de Jean-Louis Millet et souligner qu'ils refusaient d'y être associés.

Dans une lettre adressée en octobre 2003 à Nicolas Sarkozy, lors de son premier passage au ministère de l'Intérieur, et qui a été diffusée sur deux sites internet de "droite extrême", selon M. Thomas, le maire lançait "un cri d'alarme face à l'afflux continuel (...) de nouveaux arrivants d'origine turque et musulmane".

M. Millet visait en particulier la communauté turque accusée d'entretenir une "économie souterraine criminelle reposant sur le trafic de drogue" et de "coloniser littéralement la cité".

SOS Racisme avait déposé une première plainte en mars 2004 auprès du procureur de la République de Lons-le-Saunier, qui a été classée sans suite en avril en raison de l'impossibilité d'identifier, selon les enquêteurs, les responsables des sites publiant "toujours" cette lettre, a indiqué M. Thomas.

La plainte ne visait pas directement le maire de Saint-Claude, qui ne pouvait plus être poursuivi en mars en raison d'une prescription de trois mois sur des propos non publics, mais ceux qui les avaient diffusés, selon M. Thomas.

Une autre plainte, pour "injure publique à caractère raciste, incitation publique à la haine raciale et diffamation publique à caractère raciste", déposée également au printemps 2004 mais cette fois auprès du doyen des juges d'instruction de Lons-le-Saunier, a récemment été réactivée par SOS Racisme.

L'association a en outre lancé une pétition, adressée au président Jacques Chirac et sollicitant son "soutien".

"C'est la première fois que des militants anti-racistes sont poursuivis pendant que ceux qui incitent à la discrimination ne sont pas renvoyés devant des tribunaux", a relevé M. Thomas qui dénonce une logique "deux poids, deux mesures dans cette histoire".

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