Egalité des chances: des associations dénoncent un manque d'ambition
11-01
18:49:15 ATTENTION -
ajoute les réactions de la CGT et de la CFTC /// Des associations ont dénoncé
mercredi "le manque d'ambition", voire "la dangerosité"
du projet de loi sur l'égalité des chances présenté par le gouvernement comme
sa réponse aux émeutes de l'automne dernier.
Le texte, soumis mercredi au conseil des ministres par Jean-Louis Borloo,
ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale et son ministre délégué à
l'égalité des chances Azouz Begag, "n'est pas à la hauteur des exigences
exprimées par les événements prévisibles de ces dernières semaines", a
estimé Mouloud Aounit, le président du Mrap (Mouvement contre le racisme et
pour l'amitié entre les peuples).
Le Mrap du reste, comme la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), réfute le terme
égalité des "chances", lui préférant celui d'"égalité des
droits".
Réaction semblable pour SOS
Racisme qui juge que "la montagne a accouché d'une
souris". "Reconnaître un phénomène massif de discrimination raciale
et sociale dans l'accès à l'emploi des jeunes des cités et n'y donner comme
solution nouvelle qu'un accès autorisé à l'apprentissage à 14 ans, ressemble
à une supercherie", a estimé Samuel Thomas, vice-président de SOS
Racisme.
Cette association se réjouit en revanche de l'inscription dans la loi du
testing, cette pratique qu'elle a initiée pour prouver une sélection, pour un
logement ou un travail, opérée sur des critères discriminatoires.
Selon le projet cité dans le communiqué du conseil des ministres, la Halde
pourra "disposer de la faculté de prononcer des sanctions
administratives".
SOS Racisme se félicite à cet égard que la Halde ne soit plus dotée "de
pouvoir de sanction financière" comme l'avait annoncé le Premier ministre
Dominique de Villepin, le 1er décembre. "En demandant à la Halde de
sanctionner elle-même les délits de discrimination les plus flagrants, le
gouvernement risquait de déresponsabiliser la justice et de dépénaliser la
discrimination", a
estimé Samuel Thomas.
Au premier rang des mesures jugées "inquiétantes, voire
dangereuses" par Mouloud Aounit figure "le contrat de
responsabilité parentale qui prévoit, en cas d'absentéisme, la suspension
temporaire des prestations familiales". Le Mrap juge que cette mesure
"participe à enfoncer un peu plus ces familles déshéritées dans la
précarité et le dénuement".
Le Mrap, qui dénonce une "véritable mise à l'écart des
associations", souligne que "cette politique cruelle occulte les
solutions attendues, à savoir la mise en place de moyens conséquents pour que
le système éducatif gère et participe à la structuration des jeunes en
déshérence (...) et un accompagnement des familles en difficulté".
De son côté, SOS
Racisme propose trois mesures: la création de "brigades
anti-discrimination" au sein de la Police judiciaire et de l'Inspection
du Travail; la mise en place du CV anonyme; la levée de la condition de
nationalité pour l'embauche en CDI au sein, dans un premier temps,
d'entreprises publiques comme EDF et la SNCF, comme cela avait été fait à la
RATP en 2002.
Du côté des syndicats, la CGT a dénoncé un ensemble "mal ficelé" de
"mesures toujours plus discriminantes et coercitives pour ceux qui sont
déjà fragilisés par le système".
Tout en "se félicitant" du projet de loi, la CFTC s'est dite très
"réservée" sur la possible suspension des allocations familiales.
© AFP.
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