SOCIETE
Vers
une haute autorité de la discrimination
Alors que la
mission Stasi veut créer une autorité unique avec de larges pouvoirs pour
lutter contre toutes les discriminations, certaines associations attendent des
lois concrètes
Contre les discriminations, Bernard Stasi, le médiateur de la République plaide pour la création d'une institution unique (photo AFP)
Le
dernier rapport Stasi remis hier au Premier ministre préconise la création d’une
Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité.
Aussi le médiateur de la République fait fi des dispositifs mis en place sous
le gouvernement Jospin comme le Groupe d’étude et de lutte contre les
discriminations (GELD), les commissions départementales et le numéro vert 114.
Conformément à la volonté de Jacques Chirac, l’objectif est de mettre en place
une instance unique chargée de recenser et d’agir contre toutes les
discriminations fondées sur "des critères d’origine ethnique, de
religion, de sexe, de conviction, de handicap, d’âge, de santé ou d’orientation
sexuelle".
Afin de répondre à ses ambitions, la Haute autorité en question sera
constituée d’ici fin 2004 d’un collège de onze personnalités avec un président
choisi par le chef de l’Etat. Ensuite un réseau de "délégués
territoriaux" sera formé afin de conseiller les plaignants.
De la médiation à la législation
Ainsi toute personne s’estimant victime de discrimination pourra saisir
directement la Haute autorité. Cette dernière, dotée de moyens
d’investigations, mènera l’enquête tant au sein de l’administration que
d’entreprises privées. Enfin, elle pourra cas échéant saisir la justice et
produire des observations lors du procès.
Selon Samuel Thomas, le vice-président de S.O.S. Racisme, cette médiation
risque au contraire de provoquer un ralentissement de l’action de la justice et
par conséquent un découragement de la victime.
L’autre mission préconisée par le rapport Stasi est la "promotion
de l’égalité" notamment en matière de recrutement avec l’élaboration
de codes de bonne conduite engageant les entreprises et les administrations.
Cependant le rapport évite de parler de discrimination positive chère notamment
à l’association de malades du SIDA, Act up, qui demande une pénalisation des
actes homophobes "sans attendre les futures recommandations de la
future autorité".
Véronique BARDAY. (LPJ) 17 février 2004
Sur
le web
Site du Premier ministre (Rapport Stasi) :http://www.premier-ministre.gouv.fr/ressources/fichiers/rapport_stasi160204.rtf
Discriminations :http://www.lefigaro.fr/france/20040216.FIG0516.html
Vers une haute autorité des discriminations :http://www.liberation.fr/page.php?Article=179133
Publier un nouveau commentaire