
France
Mardi 05 juillet 2005
Hier, le tribunal correctionnel de
Toulouse jugeait la gérante d’une agence immobilière poursuivie par SOS
Racisme pour discrimination « dans l’offre ou la fourniture d’un bien ».
Tout est parti de deux lettres mentionnées sur les fiches d’appartements mis
à la location par des propriétaires. « Sur certaines figurait “P. E.”, pour
pas d’étranger. Je devais alors trouver des excuses pour ne pas leur louer
l’appartement », se souvient Emilie Valat, ancienne salariée de Sud Location.
« Choquée par ces procédés », elle s’en réfère à SOS Racisme, qui porte
plainte en mai 2003. « On est en présence d’une agence qui a institué un
système codifié de discrimination, l’a fait pratiquer à ses employés et
revendique avoir eu cette politique durant des années », dénonce Samuel
Thomas, vice-président de l’association. « On ne lui reproche pas d’être
raciste, mais de faire une différence qui ne s’explique pas autrement que par
l’origine des clients », enchaîne Christian Etelin, avocat de SOS Racisme. «
Il y avait bien une mention, mais c’était dans le but de les aider et de leur
éviter d’aller voir des propriétaires qui ne voulaient pas leur louer
d’appartement », se défend Réjane Massaré, la gérante. « Si quelqu’un doit
être poursuivi, ce sont les propriétaires », insiste son avocat, Eric
Dardenne. Un point sur lequel la partie civile ne le contredira pas
complètement puisqu’elle demande la citation de 250 propriétaires, dont
l’identité a été fournie par la gérante. Le procureur a requis huit mois
d’emprisonnement avec sursis et 8 000 e d’amende. Le jugement a été mis en
délibéré au 3 août.
A Toulouse, Béatrice Colin
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