
Discrimination: 2 gérants
d'une discothèque condamnés à des amendes
Les deux gérants d'une discothèque grenobloise ont
été condamnés vendredi par le tribunal correctionnel de Grenoble à des amendes
de 5.000 euros chacun pour "complicité de discrimination raciale", à
la suite d'un "testing" organisé par SOS Racisme en janvier 2005. Ils
devront en outre solidairement verser 200 euros à une jeune femme à qui
l'entrée de la discothèque a été refusée, 1.000 euros à SOS Racisme Grenoble,
un euro à SOS Racisme France et un euro à l'UFC Isère, toutes parties civiles,
et payer les frais de justice. Le procureur de la République avait
proposé de requalifier en "complicité de discrimination par
instigation" la poursuite initiale de "discrimination", et
requis 7.000 euros d'amende pour chacun des gérants. Les portiers n'ont pas été
poursuivis. Lors du testing, SOS Racisme avait constitué 3 groupes de 3
personnes d'origines maghrébine, africaine et européenne. Seul le groupe
d'origine européenne avait pu rentrer. "On ne leur a refusé l'entrée de la
discothèque qu'en raison de la couleur de leur peau, l'une des jeunes femmes
est venue dire combien elle avait été blessée par cette attitude", a
déclaré Me Clémentine Frances, avocate de SOS Racisme. "Nous aurions voulu
faire citer les videurs", a-t-elle ajouté. Samuel Thomas, vice-président
de SOS Racisme, s'est félicité de cette "nouvelle condamnation obtenue à
la suite d'une opération de testing" mais aurait souhaité que "les
sanctions soient plus importantes afin d'être plus dissuasives". Les deux
gérants de la discothèque vont faire appel, a indiqué leur avocat, Me Arnaud
Levy-Soussan. "Mes clients sont poursuivis pour complicité, mais pour
poursuivre il faut un auteur principal et que l'on ait la preuve explicite que
des instructions aient été données. Tout le monde peut rentrer à +L'ambiance
Café+ qui est ouvert toute la journée sans contrôle jusqu'à 23H00", a-t-il
expliqué.
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