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Racisme Une enquête met en cause les employeurs français

Jeudi, 15 Mars, 2007
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« Près de quatre fois sur cinq », un employeur français préfère embaucher un candidat « d’origine hexagonale ancienne » plutôt qu’un autre d’origine maghrébine ou noire africaine, indique une enquête par testing du Bureau international du travail (BIT), publiée hier. « Les employeurs testés ont très nettement discriminé les candidats minoritaires (d’origine maghrébine ou noire africaine) et seulement 11 % des employeurs ont respecté tout au long du processus de recrutement une égalité de traitement entre les deux candidats », écrit le BIT dans cette enquête financée par le ministère français de l’Emploi, entre fin 2005 et mi-2006.

 Le plus souvent, la discrimination est constatée avant même que les employeurs ne se soient donné la peine de recevoir les deux testeurs. Formes sournoises Le BIT livre un petit florilège des discriminations, allant du mensonge basique («le poste est déjà pourvu ») à la réponse embrouillée («rappelez-moi en fin de semaine, on est quel jour ? On est vendredi… Euh oui donc, rappelez moi la semaine prochaine pour voir s’il y a du changement. »). L’enquête pointe aussi « une forme assez sournoise de discrimination » consistant à mettre en attente le candidat discriminé, alors que le candidat majoritaire reçoit une proposition d’entretien. Au final, lorsque les employeurs ont le choix, « près de quatre fois sur cinq » ils favorisent le candidat majoritaire, baptisé pour l’expérience Julien Roche ou Émilie Moulin notamment. Dans l’enquête, tous les vrais faux candidats étaient Français. Ils avaient tous un CV rigoureusement équivalent en termes de scolarité, formation, qualifications, expérience, mobilité, résidence. Les candidats discriminés se distinguaient uniquement par un nom et un prénom à consonance maghrébine ou noire africaine, Kader Larbi, Aminata Bongo… 2440 offres d’emploi ont été passées au crible à Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Paris et Strasbourg, le BIT ayant recours à des étudiants ou des comédiens de 20 à 25 ans, formés pour l’exercice. Ils ont répondu à des offres dans divers secteurs : hôtellerie-restauration, vente, commerce, services à la personne, transports, accueil, etc. Mais « la discrimination est un phénomène assez généralisé en Europe et les résultats pour la France ne diffèrent pas beaucoup », a souligné Patrick Taran, coordinateur du testing au BIT. Le vice-président de SOS Racisme, Samuel Thomas, a regretté que cette enquête ne soit pas utilisée pour poursuivre les employeurs incriminés. ■

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