Discrimination Après neuf ans de procédure, la société Euro Disney comparaît cet après-midi pour discrimination à l’embauche. Elle est accusée par des associations antiracistes d’avoir voulu recruter des salariés exclusivement « européens » MEAUX Le groupe côté en bourse sera jugé à 13h30 devant le tribunal correctionnel de Meaux en Seine-et-Marne pour des faits de discrimination à l’embauche fondée sur un critère de nationalité. Des faits passibles de trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. L’affaire débute en septembre 2006, avec la publication d’offres d’emploi dans le quotidien gratuit 20 Minutes : destinées à recruter des artistes pour Disneyland Paris, l’annonce du groupe s’adressait aux personnes « de nationalité européenne ». Illégale, la mention de ce critère visait à exclure les candidats non européens, estime SOS Racisme, qui dépose plainte en février 2007. Pour l’association, Disney entendait assurer ainsi un recrutement de ses salariés conforme à sa clientèle, en majorité européenne. « Le recrutement des ‘Cast Members’ (les salariés d’Euro Disney, NDLR) opérationnels prend en compte les différentes nationalités des visiteurs », affirme un bilan social de 2007, cité par SOS Racisme à l’appui de sa plainte et consulté par l’AFP.
Euro Disney s’était alors défendu, invoquant un cas isolé et une
formulation maladroite de cette
annonce, qui ne se retrouvait
d’ailleurs pas dans celles publiées
pour les mêmes postes à Pôle emploi et sur le site du groupe.
Classiication ethno-raciale ?
Après un premier non lieu en
2013, conformément aux réquisitions du parquet, la fédération
nationale des Maisons des potes
(FNMDP), fondée par des anciens
de SOS Racisme et ayant repris
le dossier en main, a finalement
obtenu ce renvoi en correctionnelle.